Les thérapies comportementales et cognitives, Paris 75010.

 

Ces thérapies, dites communément TCC, sont des méthodes de soins qui se veulent agir directement sur le symptôme. Le courant théorique comportementaliste et cognitiviste a émergé dans le champ de la psychologie. L’intention mise en avant étant de pouvoir s’axer sur la dimension observable, afin d’y agir directement. Ainsi, tout ce qui est de l’ordre de l’inconscient est considéré comme une « boîte noire » dans cette pratique psychologique. Cette « boîte noire », l’inconscient, existe mais n’est pas pris en considération par ces thérapeutiques. Le courant comportementaliste se veut agir directement sur les comportements et le courant cognitiviste sur les apprentissages, le savoir acquis. L’hypothèse étant que les troubles, les symptômes seraient liés à de mauvais comportements ou de mauvais apprentissages et que le contrat thérapeutique établi entre le thérapeute et le patient permettrait de reprogrammer les comportements et les cognitions afin que ce dernier aille mieux dans sa vie quotidienne.

 

L’inconscient n’est donc pas réfuté par ces courants psychologiques mais non considéré dans le travail thérapeutique. L’inconscient œuvre et c’est l’existence de l’inconscient et sa prise en considération qui a mené à dire que « l’homme n’est pas maître dans sa propre maison », une des blessures de la psychanalyse infligée au genre humain, comme il a été dit. Blessure infligée non par sadisme mais pas état de fait scientifique. Tout comme Galilée en son temps avait dit, dans la suite des travaux de Copernic, que la terre n’était pas au centre du monde mais avait défendu l’héliocentrisme, levant les foudres religieuses sur lui.

Et bien la terre n’est pas le centre du monde, tout comme le Moi n’est pas le maitre ! Mais l’un comme l’autre n’est pas facile à entendre car cela remet en question la puissance moïque et donc s’élèvent les défenses. Mais avancer sans vouloir prendre en considération ce fait ou en le mettant de côté cela a un nom : le déni. Et le déni produit des effets, des effets de déplacements des symptômes par exemple.

 

Ce qui est mis en avant dans le cadre des thérapies cognitives et comportementales seraient leurs rapidités d’efficacité. La logique du faire vite est un écueil de nos sociétés actuelles. Tout d’abord parce que les TCC ne vont pas forcément plus vite que la psychanalyse ; Et ensuite parce que cette volonté de maitrise sur le temps relève d’une logique de comptabilité d’un temps chronologique – inventé par ailleurs par l’homme – là où le temps psychique suit une autre logique, celle de la logique inconsciente et l’inconscient ne connait pas le temps. C’est ainsi qu’on entend dans la clinique, c’est-à-dire dans la parole des patients, que des faits survenus des années auparavant peuvent avoir des liens et des effets sur des éléments de la vie actuelle.

Dans cette logique du temps, il a été mis en avant, par les patients, que certains symptômes étaient réglés grâce au TCC – ce qui est très bien – mais qu’un déplacement (non nommé comme tel par les patients) produisait l’émergence de nouveaux symptômes. C’est précisément parce que le conflit inconscient sous jacent est dans cette boîte noire, qui n’est pas approchée par les TCC, que le conflit continue d’œuvrer via les symptômes.

 

Parole d’une patiente avisée : « J’ai consulté plusieurs psychologues comportementalistes avant de venir vous voir. Ils me donnaient des exercices à faire mais finalement ça n’a pas vraiment fonctionné car je continue de souffrir et ce que je veux c’est savoir pourquoi je me rends la vie si difficile alors que j’aimerai aller bien ». C’est ce savoir sur ce désir inconscient, qui œuvre, qui permet de dénouer ce qui entrave la possibilité de vivre bien et alors le symptôme se dénoue sans même qu’il y ait eu besoin de l’attaquer de front.